Quelle douce folie que cette bicyclounette dans le ciboulot ! Allez, on s’offre un petit moment de poésie avec Yves Montant et un peu plus tard Laurent Voulzy ?
Quand on partait de bon matin
Quand on partait sur les chemins
A bicyclette
Sur les petits chemins de terre
On a souvent vécu l’enfer
Pour ne pas mettre pied à terre…
Rétropédalage temporel
Pour moi, je vous assure, les deux dernières phrases de la chansonnette sont du vécu pour de vrai ! (comme disent les gosses). Je crois vous avoir en effet raconté les souvenirs cuisants que je garde de mon « rikiki biclou ». Celui avec lequel, vers 10 ans, genoux dans le guidon, grande sauterelle que j’étais, je devais accompagner papa au jardin potager…Hélas, sans la copine Paulette !
Le temps bien sûr a passé (c’est ce qu’il fait le plus souvent) et devenue jeune fille, lors de vacances à Dry – charmant petit bourg du Loiret- j’ai redécouvert le plaisir de pédaler avec les copains, sur une bicyclette à ma taille. C’est alors que j’ai d’avantage apprécié la suite de la chanson :
Quand le soleil à l’horizon
Profilait sur tous les buissons
Nos silhouettes
On revenait fourbus contents…
Enfin, on n’ en aurait pas non plus abusé ! (sauf peut-être en compagnie du prince charmant…)
Une éclipse, quelle éclipse?
Faut dire que dans les années 60, le vélo ne fait plus trop rêver : il n’a plus ce parfum de liberté de l’époque du front populaire et de la libération. La griserie des premiers congés payés est déjà loin et « on » s’est offert ou « on » lorgne du côté de l’automobile qui promet vitesse et liberté.
Bof, pas très grave tout ça ! La mode est un éternel recommencement et la « petite reine » reviendra sans doute en grâce. En effet, il faut se souvenir qu’à cette époque on évoque déjà le fléau des embouteillages. ..
Et pourtant il tourne…
Dans le même temps (ou presque), en 1965, de drôles d’idées prennent corps à Amsterdam. En effet, une partie de la jeunesse hollandaise (très créative) lance alors le mouvement non violent « Provo » : Il s’agit d’opposer le « provotariat » au consommateur asservi ( diantre ! ). La mission consiste à éveiller les consciences et à dénoncer la société de consommation : déjà clairvoyants les jeunots !
L’idée leur vient de lâcher symboliquement quelques 50 vélos blancs dans la capitale néerlandaise. Ce plan, fort justement nommé « vélos blancs », ne dura que 2 ans mais lança l’idée des vélos en « libre-service » qui eut le succès que l’on connait… Durant le même temps, « Monsieur, Madame tout le monde » (encore eux) déclaraient péremptoirement « cheveux longs, idées courtes » : à voir !
Un trou noir… passager ?
La grande vélorution ?
Et puis, et puis…défilent les années : en 1967, la perspective de « Paris à vélo » fait l’objet d’un canular de 1er avril : on fanfaronne dans nos belles automobiles…Mais très vite « Monsieur, Madame tout le monde » subissent pêle mêle : des chocs pétroliers, des attentats, des grèves, de la pollution, des embouteillages, des heures de pointe, du béton, une vie chère …Bref, ça sent le désenchantement. Les années 80,90, 2000 se succèdent: trouverons-nous un jour le bouton off ?
Affaire à suivre…
Nous voici maintenant en 2021 et en pleine pandémie. Semblerait qu’on redécouvre qu’on a des jamjambes et des mumuscles…
Ce serait-y un tournant durable? Peut-être que cette « parenthèse imposée » nous a fait réfléchir à nos modes de vie . De nouveau on pense pistes cyclables et déplacements quotidiens à vélo, que c’est beau !
Quant à moi je me tâte : je m’y remets ou non ? Parait que c’est possible à tout âge. Sinon, je peux aussi opter pour le vélo d’appartement . Faut qu’ je réfléchisse à « la chose » !
LA MORALE DE L’HISTOIRE c’est que « Tout corps monté sur un vélo voit sa conception du monde entièrement modifiée. » : Principe de la « vélosophie », énoncé par Didier Tronchet, dessinateur et militant de la cause cycliste en ville.
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